Situé au coeur de la Saintonge, dans le département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle Aquitaine, Thénac s’étend sur plus de 19km2 et compte 1676 habitants au dernier recensement. Les Thénacaises et Thénacais y vivent sous un climat océanique, aux étés tempérés. La commune, chef lieu du canton de Thénac, fait partie de la communauté d’agglomération de Saintes.
L’origine du nom de la commune est encore hypothétique et proviendrait de plusieurs influences, celtes, gauloises, romaines. Le nom « Tanach » apparaît au 12ème siècle, se transforme au cours des siècles pour enfin devenir « Thenac » au 19ème. L’orthographe « Thénac » sera définitivement adoptée par le conseil municipal et confirmée par le Préfet en 1965.
La commune est riche de vestiges, surtout pour les périodes très anciennes. Du Paléolithique proviennent grattoirs circulaires, pointes chelléennes et de multiples bifaces de Néanderthal, dans la partie sud de la commune. Les fouilles menées à la fin du 19ème siècle ont permis de dégager des vestiges d’un village néolithique, sur la colline du Peu-Richard, donnant ainsi son nom à une vaste civilisation couvrant le centre-ouest de la France. Plusieurs voies romaines ont traversé notre espace, l’une d’entre elles à l’ouest, a desservi les carrières des Lourdines, mises à jour dans les années 2000.
Le village central s’est construit au Moyen-Age, à partir d’une villa gallo-romaine, sur l’emplacement du bourg actuel. Le vignoble, apparu aux Arènes à la même époque, occupe en 1860 plus de 50% du territoire, transformant ainsi la commune avec la construction de nombreuses maisons « de maître ». Céréales et élevages laitiers remplaceront les vignes après la crise du phylloxéra.
L’arrivée de la ligne de tramway Saintes-Mortagne à la fin des années 1890 modifie profondément la vie du village, sans toutefois empêcher l’exode rural.
L’usine de fabrication d’obus Hispano-Suiza, créée en 1938, est transformée en base aérienne à l’après-guerre – elle se dote, en 1961, d’une école militaire qui forme, encore aujourd’hui, les futurs sous-officiers de l’armée de l’air et de l’espace.
Depuis la création de la commune en 1790, dix-neuf maires ont succédé à Joseph PICARD, élu en 1793 :
Eutrope ROUTIER de 1820 à 1828 | René ESCHASSERIAUX de 1850 à 1904 | Michel GRENOT de 1947 à 1989 |
Pierre MORIN de 1829 à 1834 | André BRUNET de 1904 à 1915 | André VEILLON de 1989 à 2007 |
Jean-François REPERE de 1934 à 1937 | Louis LAMOUREUX de 1915 à 1918 | Danielle GIRAUD de 2007 à 2014 |
Jean BARBRAUX de 1937 à 1940 | Martial COUDIN de 1918 à 1922 | Jean BRETHOME de 2014 à 2020 |
André BALANGER de 1940 à 1943 | Hector MERIOT de 1923 à 1928 | Sylvie MERCIER de 2020 à |
Pierre MORIN de 1943 à 1946 | Louis TERCINIER de 1928 à 1944 | |
Julien HUTEAU de 1946 à 1950 | Marc PAILLOUD de 1944 à 1947 |
Chacun a contribué à l’essor de notre village, à l’instar de quelques grandes figures locales qui ont marqué la vie de la commune et laissé un patrimoine important encore visible aujourd’hui :
- Etienne GUINOT DE MONCONSEIL (1695-1782) : Mousquetaire du Roi, Marquis, Lieutenant Général des Armées.
- René ESCHASSERIAUX (1751-1831) : Maire de Saintes, Député de Charente-Maritime.
- Joseph ESCHASSERIAUX (1753-1824) : Bonapartiste, Baron d’Empire, Député de la Charente-Inférieure, Ministre.
- Victor VALLEIN (1810-1873) : journaliste, fondateur du journal « L’Union » , puis de « L’Indépendant »
- Eugène ESCHASSERIAUX (1823-1906) : Bonapartiste, Maire de Thénac, Député de Charente-Maritime, Président du Conseil Général.
- Edmond MAGUIER (1847-1907) : Républicain défenseur de Dreyfus, poète, journaliste, critique littéraire.
- Hélène NEVEUR (1905-2008) : petite fille d’Edmond Maguier, artiste peintre formée aux Beaux Arts, poétesse.
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Les carrières
Exploitées depuis l’Antiquité, les carrières de Thénac sont creusées dans un calcaire dur, de couleur blanchâtre. L’activité est à son apogée dans les années 1860-1880, mais les puits d’extraction de pierre bleue (dure et à grain fin, pour la sculpture) se multiplient après 1914. La Société des carrières de Thénac et Saintonge exploite trois bancs à plus de 40 mètres de la surface et assure la taille de la pierre pour la restauration de monuments ou la construction de maisons. C’est l’un des derniers sites encore en activité dans la région.
Le château Maguier
La construction du château débute en 1872, à la demande des parents du poète saintongeais Edmond MAGUIER. La façade, à deux niveaux, est richement ornée de balcons aux balustrades de pierre, de figurines sculptées, tandis que la travée centrale rappelle la façade sur jardin de l’hôtel Matignon. La commune en fait l’acquisition en 1951 pour y installer la cantine scolaire. Il abrite aujourd’hui la médiathèque et un projet de rénovation est en cours.
Le Théâtre Gallo-Romain
Des fouilles réalisées aux Arènes ont permis de mettre à jour les ruines d’un théâtre gallo-romain : des gradins (ou cavea) à six murs de soutènement avec cinq couloirs d’accès rayonnants, un vaste orchestra et un ensemble scénique. Réalisé en pierre et probablement en bois (gradins et scène), l’édifice a été implanté sur un terrain plat, permettant l’extraction d’un matériau calcaire et une bonne stabilité. Intégré à un sanctuaire comprenant des thermes et un temple, le théâtre a fait l’objet d’une mise en valeur paysagère dans les années 1990.
L’église Saint-Pierre
L’église a été édifiée probablement au XIIe siècle sur une partie d’une ancienne villa gallo-romaine, au centre du bourg actuel. Elle a fait l’objet de nombreuses transformations au fil du temps :
- Au XVe siècle l’église romane est allongée et coiffée d’un clocher de style gothique.
- Aux XVIIe et XVIIIe siècles, se rajoutent le prieuré, la cloche de bronze, ainsi que deux chapelles avec chacune une sacristie.
- Au XIXe, le cimetière entourant l’édifice est transféré sur un terrain donné par la famille ESCHASSERIAUX et des travaux de rénovation d’envergure sont entrepris, sous la direction du baron Eugène ESCHASSERIAUX alors maire, donnant à l’édifice un aspect néo-médiéval.
De l’époque romane ne subsiste aujourd’hui que le portail à cinq voussures, flanqué de deux baies aveugles et surmonté d’une fenêtre simple et d’un pignon.
Le Grand Logis
Le château actuel n’a plus rien à voir avec le bâtiment d’origine. En mauvais état, le vieux logis est acquis en 1750 par le marquis Etienne de Monconseil, qui n’entreprendra guère de rénovations. En 1776, Charles Roudier, nouveau propriétaire, fait effectuer de nombreux travaux, donnant alors au « Grand Logis » l’allure générale connue par les photographies/cartes postales du début du siècle – vaste maison à avant-corps central avec toiture à combles brisés, typique des conceptions de la première moitié du XVIIe siècle. La famille ESCHASSERIAUX en prend possession en 1812 et réalise de nouveaux aménagements, notamment dans le parc. A la mort du baron Eugène, le château est vendu à Louis MARLAUD, ingénieur normand, qui le fait abattre au profit de la demeure actuelle, d’inspiration anglo-normande, à la grande fureur des esthètes locaux. Le château, utilisé par les troupes françaises lors des combats de la poche de Royan de septembre 1944 à février 1945, accueille en son parc un EHPAD et des maisons individuelles depuis les années 2000.
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Les trente dernières années sont marquées par le développement de la vie culturelle et associative. D’une volonté municipale forte et de l’énergie de nombreux bénévoles sont nés la foire aux fleurs, la médiathèque Edmond MAGUIER, le festival littéraire et artistique, ainsi qu’un abondant tissu associatif. Thénac, de par sa situation, en proche périphérie de Saintes, séduit et attire de plus en plus, à l’image d’une commune accueillante et dynamique, en perpétuelle évolution.
Cette page n’est qu’un aperçu de l’histoire et du patrimoine de la commune. De nombreux documents sont conservés à la médiathèque de Thénac et consultables sur simple demande.